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[Mis à jour le 19 juin 2022 à 17h51] Emmanuel Macron sera-t-il amené (ou contraint) à changer de Premier ministre après le scrutin ? Si Jean-Luc Mélenchon n'a cessé de se positionner comme le futur locataire de Matignon, persuadé d'un triomphe de la Nupes au 2e tour du scrutin, l'équation semble plus complexe encore, avec de multiples scénarios à la clé. Emmanuel Macron peut, certes, subir un revers dans les urnes ce dimanche. Mais entre une défaite assommante et une victoire écrasante, de multiples paliers peuvent amener le chef de l'Etat à des décisions après ce quatrième tour d'un long processus électoral débuté en avril.
Ce second tour des législatives est en tout cas crucial pour Emmanuel Macron, qui l'a bien compris en s'investissant personnellement dans l'entre-deux tours de la campagne. Emmanuel Macron est même monté monté au front à la toute fin de la campagne des législatives, avec quatre déplacements censés "illustrer les priorités du quinquennat", notamment "la jeunesse" et "la sécurité du quotidien", a indiqué son entourage à l'AFP. L'occasion d'attaquer (enfin ?) ses adversaires. Dans le Tarn, le chef de l'Etat a fustigé les "extrêmes" qui "proposent d'ajouter de la crise à la crise en revenant sur les grands choix historiques de notre Nation". Il a attaqué sans les nommer la coalition de la Nupes et le RN de Marine Le Pen qui veulent, selon lui, "revenir sur les alliances qui comme l'Otan assurent la sécurité collective et protègent les peuples" au moment "où je parle avec la Russie qui massacre les civils en Ukraine".
Un sursaut d'Emmanuel Macron en fin de campagne
Emmanuel Macron est tout de même monté monté au front à la toute fin de la campagne des législatives, avec quatre déplacements censés "illustrer les priorités du quinquennat", notamment "la jeunesse" et "la sécurité du quotidien", a indiqué son entourage à l'AFP. L'occasion d'attaquer (enfin ?) ses adversaires. Dans le Tarn, le chef de l'Etat a fustigé les "extrêmes" qui "proposent d'ajouter de la crise à la crise en revenant sur les grands choix historiques de notre Nation". Il a attaqué sans les nommer la coalition de la Nupes et le RN de Marine Le Pen qui veulent, selon lui, "revenir sur les alliances qui comme l'Otan assurent la sécurité collective et protègent les peuples" au moment "où je parle avec la Russie qui massacre les civils en Ukraine".
Quel Premier ministre si Emmanuel Macron n'a pas de majorité ?
D'abord, si Ensemble!, autrement dit La République en Marche, le Modem, Horizons, Agir et les formations souvent embryonnaires qui gravitent dans la macronie, n'arrive pas à avoir de majorité à l'Assemblée nationale à l'issue des résultats des législatives, alors Emmanuel Macron sera contraint de changer de Premier ministre et de gouvernement. Selon la Constitution, le gouvernement est en effet responsable devant le Parlement qui exerce un contrôle sur les ministres. Un gouvernement serait donc incapable de survivre à une majorité qui ferait barrage tous ses projets, voire voterait la défiance aux premiers jours du quinquennat.
Emmanuel Macron pourrait néanmoins nommer un premier ministre, dans l'opposition, mais différent de Jean-Luc Mélenchon. Il l'a d'ailleurs suggéré pendant la campagne, rappelant que c'est lui, "le président", qui "choisit la personne qu'il nomme Premier ministre" et qu'"aucun parti politique ne peut imposer un nom au président". Cette hypothèse ("une provocation" selon Manuel Bompard, le dauphin de Jean-Luc Mélenchon à Marseille), aurait l'avantage pour le président de faire réfléchir les Insoumis et leurs alliés, voire de semer la zizanie dans la coalition de gauche, mais serait bien éloignée des traditions républicaines qui veulent que c'est l'alliance politique majoritaire à l'Assemblée nationale, qui envoie son leader à Matignon.
Une majorité trop étriquée pour garder Elisabeth Borne ?
Le second scénario est celui d'une victoire d'Ensemble! ce dimanche, mais avec une majorité trop étriquée pour permettre aux prochain projets de lois d'être validés facilement à l'Assemblée et de garder le Premier ministre. Face à cette menace, plusieurs voix se sont élevées dans la majorité présidentielle, pour remettre en cause Elisabeth Borne, nommée depuis à peine plus d'un mois désormais. Le Parisien en a résumé la teneur dans un article dernièrement. D'aucuns dans le camp présidentiel estiment déjà que sans majorité absolue (donc avec une majorité dite "relative", soit moins de 289 députés), le pays deviendrait "tout simplement ingouvernable".
Emmanuel Macron sera alors confronté non pas à une majorité hostile, mais à un problème de légitimité. "Je ne vois pas comment elle pourra tenir dans un tel contexte. Elle va vivre un véritable enfer", s'inquiète déjà un "baron de l'exécutif", cité par le quotidien francilien. Emmanuel Macron serait alors contraint de remplacer une patronne du gouvernement qui "n'imprime pas", "à contretemps du moment politique".
Dans cette hypothèse de majorité relative, les groupes d'opposition plus modérés savent qu'ils peuvent tenir un rôle pivot à l'Assemblée nationale et réussir à faire passer certaines de leurs mesures en échange de l'appui apporté au pourvoir en place. C'est ce qu'ambitionne le groupe des Républicains. La droite assure qu'elle siègera dans une "opposition constructive" qui ne fermera pas la porte à l'intégralité des propositions de la majorité présidentielle. Mais Emmanuel Macron pourrait aussi jouer du passé politique de sa Première ministre anciennement proche de la gauche et des socialistes pour convaincre quelques voix dissidentes du groupe de se joindre à la majorité sur certains votes. Mieux, Emmanuel Macron peut envisager de jouer sur les deux tableaux dans une logique d'"en même temps" pour s'assurer des voix supplémentaires tantôt à droite tantôt à gauche selon le projet proposé : plutôt économique ou plutôt social.
Reste, que les oppositions ne sont pas tenues de jouer le jeu des négociations. Des discussions s'engageraient alors sur chaque texte, ouvrant la voie à une situation politique quasi-inédite et qui devrait, à coup sûr, vitaliser le débat démocratique dans une France morcelée politiquement. Pour l'heure le groupe de la droite est pressenti pour avoir entre 45 et 60 députés contre une quinzaine pour les groupes divers.
Trop tôt pour nommer un nouveau Premier ministre ?
Même en cas de semi-victoire, le scénario le plus probable est qu'Emmanuel Macron maintienne Elisabeth Borne à sa place au lendemain des législatives, si ses candidats se sortent de ce guêpier. D'abord parce qu'Elisabeth Borne ne lâchera pas son poste aussi vite indique encore le Parisien qui cite toujours des cadres de la macronie sous couvert d'anonymat : "Elle a montré qu'elle avait du caractère, qu'elle sait faire malgré tout de la politique. Donc, ça va être difficile de la bouger".
Même avec un score décevant ce dimanche, Emmanuel Macron serait confronté à un réel dilemme qui s'est déjà posé à lui il y a quelques semaines : en dehors d'Elisabeth Borne, qui pourrait venir donner un second souffle à la majorité. En plus de reconnaître d'une certaine manière une erreur de casting, les noms auront tant défilé après la présidentielle et les tergiversations auront été si nombreuses, que relancer la machine du remaniement après les législatives s'avérerait bien risqué pour la crédibilité du chef de l'Etat.
En cas de victoire enfin, la question serait plus vite réglée. Emmanuel Macron pourrait tout de même être amené à remanier à minima le gouvernement mis en place à la mi-mai, si une partie des 15 ministres candidats venait à subir une défaite ce dimanche. Pour le reste, le gouvernement resterait stable.
Emmanuel Macron contraint à des alliances pour sauver sa majorité ?
Sans obtenir la majorité absolue de 289 députés, Emmanuel Macron peut voir ses candidats siéger avec une majorité relative dans le premier groupe de l'Assemblée. Cela s'est déjà vu en 1988 lorsqu'après la réélection de François Mitterrand, le Parti socialiste n'avait obtenu que 275 sièges dans l'hémicycle. A l'époque, Michel Rocard, Edith Cresson puis Pierre Bourdon, qui s'étaient succédés à la fonction de Premier ministre devaient assurer les négociations avec d'autres partis, le groupe communiste ou celui de l'union du centre le plus souvent, pour glaner quelques votes et faire adopter les textes de lois. En 2022, le leader de la Macronie pourrait être confronté à la même situation et envoyer sa Première ministre Elisabeth Borne en quête de soutien dans les groupes de l'opposition au prix de quelques compromis pour que sa politique puisse être mise en œuvre.
source https://www.linternaute.com/actualite/politique/1445937-emmanuel-macron-un-nouveau-premier-ministre-a-nommer-apres-les-legislatives/
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