[Mis à jour le 20 juillet 2022 à 18h44] C'est une nouvelle étape pour le schéma vaccinal contre le Covid-19. Ce mercredi 20 juillet, le gouvernement a décidé d'élargir le recours à une 4ème dose de vaccin (équivalente à une deuxième dose de rappel) à toutes les personnes adultes atteintes de comorbidités et donc risquant de contracter des formes graves de la maladie. Par cette décision, l'exécutif choisit de suivre les recommandations faites une semaine plus tôt par la Haute Autorité de Santé (HAS). Trois nouvelles catégories de personnes sont éligibles à une 4ème dose de vaccin : les adultes de 18 à 59 ans souffrant de comorbidités (obésité, insuffisance rénale ou respiratoire, handicaps lourds, troubles psychiatrique, etc), les personnes vivant au contact d'individus vulnérables et les femmes enceintes. Ce sont environs 5 millions de Français qui sont concernés par les recommandations gouvernementales en plus des personnes âgées de plus 60 ans, des personnes immunodéprimées et des enfants à haut risque pour qui l'injection d'une 4ème dose est fortement préconisée.
Comme pour toutes les piqûres de rappel, les vaccins à ARN messager Pfizer-BioNTech ou Moderna doivent être injectés dans un délai minimal de trois mois après la dernière injection ou après une contamination au Covid-19. Pour rappel ce délai est allongé à six mois pour les personnes de plus de 80 ans. Le ministère de la Santé invite tous les Français concernés à "se faire vacciner dès maintenant, sans attendre de nouveaux vaccins, pour être protégé des risques de forme grave" note Le Parisien le 20 juillet. Une déclaration qui s'adresse à ceux qui seraient tenter de patienter jusqu'à l'arrivé de nouveaux vaccins créés à partir des derniers variants du Covid-19. Il faut dire que la 4ème dose de vaccin ne brille pas par sa popularité : seulement 26,5 % des personnes âgées de 60 à 79 ans et 33,7 % des plus de 80 ans ont reçu la deuxième piqûre de rappel, une couverture bien trop faible pour assurer la protection des plus vulnérables.
La décision du gouvernement d'élargir le recours à une 4ème dose de vaccin intervient alors que le pic de la 7ème vague de Covid-19 semble passé. Reste que l'épidémie n'a pas dit son dernier mot selon le Conseil scientifique qui alertait dans son dernier avis sur "un possible rebond de l'épidémie au cours de l'automne ou de l'hiver prochain". Or, une bonne couverture vaccinale est selon Santé publique France le moyen de "passer un été et un automne sereins" malgré le virus.
Qu'est-ce que la 4e dose de vaccin contre le Covid-19 ?
1ere, 2e, 3e, 4e, dose de rappel… Autant de termes qui sont souvent évoqués lorsqu'il est question de la vaccination contre le Covid. Mais comment s'y retrouver sans se perdre ? La 1ere et la 2e dose étaient le point de départ de la campagne de vaccination, permettant de compléter son schéma vaccinal initial. Puis, pour les personnes les plus fragiles et les plus âgées, une 3e, puis une 4e dose de vaccin peut leur être injectée. A ce sujet, on parle également de 1ere et 2e dose de rappel.
Une 4e dose de vaccin contre le Covid-19, pour qui ?
Le 13 juillet, la Haute Autorité de Santé recommandait d'ouvrir la 4ème dose de vaccin contre le Covid-19 aux femmes enceintes et aux personnes vivant dans l'entourage ou en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables. Un avis suivi une semaine plus tard, le 20 juillet, par le gouvernement. Les personnes âgées de plus de 60 ans et les personnes immunodéprimées - les individus transplantés d'organes solides, ou de moelle osseuse récemment, les patients dialysés, les patients atteints de maladies auto-immunes sous traitement immunosuppresseur agressif de type anti-CD20 ou anti-métabolites, ou encore les patients atteints de formes rares de déficits immunitaires primitifs - ne sont plus les seules à pouvoir recevoir une deuxième dose de rappel. Pour elles, le recours à la 4ème dose de vaccin est possible depuis la mi-mars mais en quatre mois "seuls 26,5% des 60-79 ans et 33,7% des 80 ans et plus éligibles" ont reçu leur seconde dose de rappel, a informé Santé Publique France le 7 juillet dernier.
"L'effort de vaccination doit s'accentuer" afin d'améliorer la couverture vaccinale qui reste "insuffisante dans certains territoires comme les Antilles et la Guyane et chez les plus âgés". L'agence de santé précise d'ailleurs qu'alors même que ces derniers présentaient "les taux d'hospitalisation les plus élevés", seuls "un tiers des 80 ans et plus éligibles avaient reçu la deuxième dose de rappel". Le gouvernement tient le même discours : le 5 juillet dernier, le nouveau ministre de la Santé François Braun insistant sur l'importance de se faire vacciner "quand on est fragile" : "Il faut le faire maintenant", disait-il, dans un moment où "nous n'avons pas atteint le pic". Et d'ajouter : "50% des contaminations surviennent lors de la baisse de la courbe".
Il faut respecter un délai depuis sa dernière injection avant de pouvoir prétendre à recevoir une nouvelle dose de vaccin : trois mois pour les personnes immunodéprimées et celles âgées de 80 ans et plus ; six mois pour les personnes âgées de 60 à 79 ans. Les délais à respecter après la dose précédente, notamment en cas d'infection Covid survenue après la dernière injection, ont été reprécisés : "La quatrième vaccination est active dans un délai de 5 à 7 jours donc elle est immédiatement efficace" a rappelé le président du Conseil Scientifique et immunologiste Jean François Delfraissy sur France Inter le 11 juillet avant de confirmer que cette dose pouvait protéger "quand même un petit peu plus de l'infection et la transmission et surtout de façon "très claire contre la survenue de formes graves". Répondant à ceux qui s'inquiètent de recevoir une dose plus délétère pour l'organisme, il a rassuré : "En terme de répartition et de répertoire de la réponse immunitaire, cette 4ème dose ne modifie pas notre capacité de réponse immunitaire donc on peut la faire et c'est le moment de la faire pour les plus âgés et les plus fragiles dès maintenant". Cette 4e dose peut ainsi être faite sans attendre donc l'automne prochain.
Pour l'heure cependant, la 4e dose de vaccin contre le Covid n'est pas obligatoire. Mais fortement recommandée pour ces populations à risque. Pour l'épidémiologiste Antoine Flahaut, il n'y a d'ailleurs "aucune raison de procrastiner pour recevoir son vaccin si l'on est éligible à un rappel" qui précisait à nos confrères du HuffPost qu'il y a "de solides données scientifiques aujourd'hui montrant que les hospitalisations pour formes graves de Covid-19 ainsi que la mortalité par Covid-19 sont largement prévenues par les schémas vaccinaux complets (3 doses) associés à un deuxième rappel chez les personnes les plus vulnérables". Alain Fischer, le président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, assurait que ce rappel ne représentait "aucun danger", tentant de rassurer la population sur ce vaccin "sûr" et à ses yeux nécessaire pour "rattraper le niveau de protection obtenu après le premier rappel en terme de protection contre l'infection mais surtout contre les formes graves" (des propos tenus sur France 2 à la fin juin).
Une 4e dose de vaccin contre le Covid-19 va-t-elle être généralisée ?
C'est la grande interrogation. La 4e dose permettant l'augmentation du taux d'anticorps neutralisants, elle permet un renforcement de l'immunité qui peut s'avérer nécessaire aux personnes âgées et plus fragiles pour qui la protection garantie par le vaccin baisse au bout de six mois, contre douze mois pour la population général. Alors que dans sa stratégie de vaccination, le gouvernement a ouvert petit à petit, par tranche d'âge, l'accès aux vaccins, en sera-t-il de même avec la 4e dose (2e dose de rappel) ? "On y viendra probablement" a répondu Brigitte Bourguignon le 27 juin, sans pour autant, à ce stade, évoquer de calendrier précis, de critères ou même de contraintes à ce sujet. Rappelons qu'en janvier, la validité du pass vaccinal était conditionnée à l'injection d'une dose de rappel.
Un autre problème subsiste : les disparités territoriales dans le processus de vaccination. A l'aube des grandes vacances, franceinfo constatait, vendredi 8 juillet, qu'obtenir un rendez-vous relevait désormais de l'exploit pour un certain nombre de départements. À court terme, il n'est pas rare de ne plus avoir aucun créneau de vaccination disponible. Si dans les grandes villes ou dans des départements, comme la Seine-Maritime, le Pas-de-Calais, le Var ou la Haute-Corse, il n'est pas compliqué de prendre un rendez-vous, c'est une autre paire de manches dans la Drôme, le Tarn, les Landes ou encore la Haute-Savoie et les Côtes-d'Armor. En cause notamment, la fermeture des centres de vaccination et le départ en vacances de certains pharmaciens et médecins, explique franceinfo.
source https://www.linternaute.com/actualite/guide-vie-quotidienne/2594621-4e-dose-de-vaccin-covid-elargie-aux-adultes-a-risque-bientot-a-tous/
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