Le 13 septembre 2022, Mahsa Amini, en visite à Téhéran avec sa famille a été contrôlée par la police des mœurs, une unité policière spéciale, chargée de contrôler les tenues vestimentaires de sa population en adéquation avec les valeurs de la République Islamique d'Iran, dont le port du voile en public. Selon la police de Téhéran, la jeune femme a été arrêtée avec d'autres femmes parce qu'elle contrevenait aux règles établies et pour recevoir, au poste, des "instructions". Selon le média iranien IranWire, la police a indiqué à son frère, Kiarash, qu'elle allait être emmenée au commissariat et qu'elle serait libérée après une heure de "cours de rééducation". Le frère de la jeune Iranienne s'est rendu au poste, il a déclaré à des journalistes qu'il a alors "entendu des cris" en provenance du commissariat. Kiarash, comme l'a également précisé le média iranien. Et d'ajouter qu'en sortant du poste, il a entendu de nombreuses femmes avancer "qu'une personne a été tuée à l'intérieur". Après avoir été passé à tabac par la police, le frère de la jeune femme, a déclaré avoir vu une ambulance quitter le commissariat.
Pour la police iranienne Mahsa Amini "a soudainement souffert d'un problème cardiaque (…) elle a été immédiatement transportée à l'hôpital". La jeune femme a passé trois jours dans le coma. La police iranienne se défend en affirmant "qu'il n'y avait pas eu de contact physique" entre elle et les agents de police. Une version vivement contestée par sa famille et de nombreux manifestants.
La mort de Mahsa Amini crée de vives manifestations
Le président iranien Ebrahim Raïssi a depuis demandé l'ouverture d'une enquête. Cette annonce n'a pas calmé la colère d'une partie de la population heurtée par les circonstances du décès. Les manifestations s'accentuent en Iran depuis le décès de Masha Amini. Sur les réseaux sociaux apparaissent de nombreuses images de femmes enlevant leurs hijabs, un crime en Iran depuis la révolution islamique de 1979. De nouvelles manifestations ont eu lieu dimanche 18 septembre et ce lundi 19 septembre à Téhéran et à Mashhad. L'agence Tasnim indique également que des étudiants ont lancé des mouvements de contestations dans des universités de la capitale iranienne pour obtenir des réponses sur la mort suspecte de Masha Amini.
Ces contestations sont réprimées par le régime iranien. NetBlocks, une organisation surveillant les flux web partout dans le monde indiquent via Twitter une importante coupure d'Internet a été enregistrée à Téhéran [...] avec des données de réseau en temps réel montrant une connectivité à 67% des niveaux ordinaires". La police du réprime également les manifestations en employant la force. L'ONG Hengaw, organisation indépendante des droits de l'homme au Kurdistan, a précisé que dans les villes de Saqqez et Sanandaj au moins 38 personnes ont été blessées par des tirs et des charges des forces de l'ordre."
Le ministère français des Affaires étrangères a condamné dans un communiqué l'arrestation et les violences qui ont entraîné la mort de Masha Amini appelant à une "enquête transparente pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame".
La Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme par intérim, Nada Al-Nashif, a exprimé son inquiétude face à la mort en détention de la jeune femme détenue par la police de la moralité iranienne. Elle a ajouté également que "les autorités doivent cesser de cibler, de harceler et de détenir les femmes qui ne respectent pas les règles du hijab". Plus étonnant, un député iranien Jalal Rashidi Koochi, a critiqué cette "police des mœurs". "Gasht-e Ershad (patrouille d'orientation) n'obtient aucun résultat, sauf causer des dommages au pays" a t-il indiqué à l'agence de presse ISNA.
source https://www.linternaute.com/actualite/biographie/2662484-mahsa-amini-tuee-par-la-police-ce-que-l-on-sait-de-son-deces-une-enquete-reclamee-par-la-france/
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