[Mis à jour le 27 janvier 2023 à 17h19] Lorsqu'il a lancé son "opération militaire spéciale" contre l'Ukraine le 24 février 2022, Vladimir Poutine pensait mener une guerre éclair dans le pays. Mais après plus de 11 mois de combats, le maître du Kremlin a dû se faire à l'idée d'un conflit qui s'inscrit dans la durée. La guerre se concentre à présent dans le Donbass, à l'est du pays. Kiev a ainsi affirmé cette semaine que les forces de Moscou, qui sont en supériorité numérique par rapport aux soldats ukrainiens, avaient accru leurs attaques dans cette partie de l'Ukraine, comme l'indique Le Point. Les villes de Vougledar et Bakhmout sont notamment concernées par ces affrontements. Située au nord de Bakhmout, la ville de Soledar a de son côté été prise par les forces russes et celles du groupe paramilitaire Wagner. Moscou a annoncé cette victoire sur le champ de bataille le 13 janvier dernier, et l'armée ukrainienne l'a admise le 25 janvier.
La prise de Soledar constitue le premier succès de l'armée russe après une série de revers humiliants en 2022. En septembre, les soldats russes avaient en effet été contraints de se retirer de Kharkiv (nord-est), mais aussi de la ville de Kherson (au sud) en novembre, à la suite de contre-offensives victorieuses des forces de Kiev. Si les combats se concentrent dans l'est de l'Ukraine, cela ne veut pas dire que le reste du pays est épargné par la guerre. En effet, l'Ukraine a été frappée par de nouveaux bombardements russes importants le 26 janvier. Ils ont fait au moins 11 morts et 11 blessés, et ont engendré des pannes de courant. Le général Valery Zaloujny, commandant en chef des forces armées ukrainiennes, a indiqué que Moscou avait tiré 55 missiles sur l'Ukraine. "47 ont été détruits, dont 20" aux environs de la capitale ukrainienne, a-t-il précisé. Des informations rapportées par Le Figaro.
Depuis que le Royaume-Uni a annoncé, le 14 janvier dernier, l'envoi de 14 chars lourds Challenger 2 à Kiev, on assiste à un revirement de la position des pays occidentaux au sujet de l'envoi de blindés lourds pour aider les forces ukrainiennes à combattre l'invasion russe. En effet, de nombreux pays, qui refusaient jusqu'ici l'envoi de tels véhicules de peur d'être accusés par la Russie de cobelligérance dans le conflit, ont depuis emboîté le pas à Londres. Ainsi, comme le rapporte 20 Minutes, le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé le 25 janvier l'envoi de 14 chars lourds Leopard 2 à l'Ukraine. Le ministre de la Défense du pays, Boris Pistorius, a précisé qu'ils seront livrés "fin mars, début avril". D'autres pays occidentaux attendaient l'aval de Berlin pour envoyer à leur tour des Leopard 2 à Kiev, ces blindés lourds étant fabriqués par l'Allemagne. Après que le pays ait confirmé que d'autres Etats pouvaient bien fournir ce type de tank à l'Ukraine, les annonces ne sont pas faites attendre.
Dans la foulée, la Pologne a indiqué qu'elle allait également livrer 14 chars Leopard à Kiev. Le Canada a de son côté promis de fournir quatre de ces chars lourds à l'armée ukrainienne. La Norvège a également promis de livrer des chars de ce type à Kiev, quand l'Espagne a déclaré être "disposée" à en fournir. Le nombre de véhicules concernés n'a pour l'instant pas été précisé pour ces deux derniers pays. Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé envoyer 31 chars lourds Abrams à Kiev, actant là aussi un revirement dans leur politique de soutien matériel à l'Ukraine. John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, a néanmoins précisé que cette livraison ne devrait pas être organisée avant "plusieurs mois". Côté français, Emmanuel Macron a annoncé à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, l'envoi de blindés légers AMX-10 RC à Kiev au début du mois de janvier, sans que ne soit communiqué le nombre de véhicules concernés. Le gouvernement français ne s'est pour l'instant pas prononcé sur l'envoi de chars lourds Leclerc, de fabrication française, même si, comme l'a indiqué Elisabeth Borne, Première ministre, le 25 janvier dernier, "rien n'est exclu". Vous pouvez consulter ci-dessous plusieurs cartes retraçant l'évolution de la guerre en Ukraine, afin de suivre en temps réel et au mieux le conflit.
Carte de la guerre en Ukraine en temps réel
A environ 3000 kilomètres de la France, difficile de tout comprendre à l'évolution en temps réel du conflit. Ainsi, les cartes jouent un rôle prépondérant pour permettre au grand public de connaître, en un clin d'œil, la situation au jour le jour en Ukraine. Une permet en particulier d'avoir l'une des meilleures explications quotidiennes : celle développée par l'Institute for the Study of War, un groupe d'étude américain produisant des cartes et rapports sur les différents conflits dans le monde.
La carte (à retrouver ci-dessous), claire, ne détaille pas les lieux des combats entre les armées ukrainiennes et russes, mais met à jour en temps réel l'avancée de la Russie (zone rouge), les zones dans lesquelles la Russie revendique avoir le contrôle (jaune), les territoires sur lesquels l'Ukraine a affirmé avoir lancé une contre-offensive (bleu). Les zones noires correspondent aux territoires déjà contrôlés par les Russes depuis 2014 (Crimée au sud, partie du Donbass à l'est).
D'autres cartes sur la guerre en Ukraine
Carte en français sur la guerre en Ukraine :
Au-delà de l'Institute for the Study of War, bien d'autres organismes proposent des cartes quotidiennes ou hebdomadaires sur l'évolution de la guerre en Ukraine. C'est notamment le cas du ministère français de la Défense, qui propose des points de situation réguliers (à retrouver ici). Par ailleurs, Le Monde propose un suivi hebdomadaire avec une carte qui évolue chaque semaine.
Sur Twitter, les cartes et les points de situation de l'historien et ancien militaire Michel Goya, devenu chroniqueur pour BFMTV, font partie des plus complets. Ces documents, basés sur les cartes de War Mapper, sont aussi mis à disposition sur son blog. A l'étranger, les sites du New York Times et du Washington Post, les deux médias américains de référence, proposent aussi des cartes à jour.
Cartes étrangères sur la guerre en Ukraine :
Un des documents les plus précieux, disponible actuellement en ligne, est la carte établie par Liveuamap.com, plateforme indépendante ukrainienne qui compile et croise plusieurs informations de sources médiatiques et de médias sociaux et permet de visualiser, en temps réel ou presque, les affrontements et les frappes qui se succèdent dans le pays.
Une autre carte interactive publiée sur MapHub permet de visualiser des attaques de la Russie et les actes de défense de l'Ukraine depuis le début du conflit. L'outil, qui recense à ce jour des centaines d'événements, est chapeauté par le Centre for Information Resilience (CIR), une entreprise britannique indépendante à but non lucratif qui se consacre elle aussi à l'identification, à la lutte et à la dénonciation des opérations d'influence. Le CIR entend "sensibiliser à la menace que représentent les opérations d'influence, y compris la désinformation, pour la démocratie et la vérité objective, et d'aider à les contrer".
Le ministère de la Défense du Royaume-Uni livre également des rapports très réguliers sur la situation en Ukraine. En plus des "Intelligence updates" (mises à jour des informations sur le terrain) livrées sur son compte Twitter, on trouve également des cartes qui synthétisent la situation au jour le jour.
Du côté des médias étrangers, le Kyiv Independent, journal de la capitale ukrainienne, fait régulièrement le point, tout comme la BBC, au Royaume-Uni, qui dispose aussi d'une page permettant de suivre les combats en Ukraine, tout comme le Financial Times. Autant de sources qui permettent de s'informer sur l'évolution de la guerre en Ukraine.
source https://www.linternaute.com/actualite/monde/2610899-carte-guerre-en-ukraine-suivez-l-evolution-du-conflit-en-temps-reel/
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