Une première trêve au bout de presque un an de conflit armé. Vladimir Poutine a décrété un cessez-le-feu pour les troupes russes mobilisées dans la guerre en Ukraine ce vendredi 6 janvier 2023 à partir de midi heure locale (10 heures en France). Mais le répit ne sera que de courte durée, 36 heures précisément jusqu'à minuit le 7 janvier, le temps de célébrer le Noël orthodoxe fêté par la majoritaire des Russes et des Ukrainiens. Reste que le cessez-le-feu a été décidé unilatéralement après un appel du patriarche Kirill, leader du l'Eglise orthodoxe russe mais aussi ancien membre du KGB et fervent partisan de l'"opération spéciale" initiée par Moscou le 24 février 2022.
Une véritable trêve ou une stratégie militaire ?
Si la décision du maître du Kremlin répond à "l'appel de Sa Sainteté le patriarche Kirill", elle ne convainc pas le camp adverse qui a été enjoint à respecter la trêve. Mais rien ne dit que l'armée ukrainienne se pliera à cette exigence. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky voit dans ce cessez-le-feu une manière déguisée pour les troupes moscovites de gagner du temps. La trêve est plus une "excuse dans le but d'au moins arrêter l'avancée de nos troupes dans le Donbass et apporter équipements, munitions, et rapprocher des hommes de nos positions", a fustigé le chef d'Etat. Un sentiment partagé par ses proches conseillers comme Mykhaïlo Podoliak, lequel a dénoncé sur Twitter "l'hypocrisie" de la Russie avant de répondre : "La Russie doit quitter les territoires occupés, c'est alors seulement qu'il y aura une 'trêve temporaire'".
First. Ukraine doesn't attack foreign territory & doesn't kill civilians. As RF does. Ukraine destroys only members of the occupation army on its territory...
— (@Podolyak_M) January 5, 2023
Second. RF must leave the occupied territories - only then will it have a "temporary truce". Keep hypocrisy to yourself.
Le gouvernement de Kiev n'accorde pas de crédit à l'annonce d'un cessez-le-feu, pas plus que les habitants plongés dans la guerre depuis presque un an. Au micro de BFMTV, plusieurs civils ont critiqué le trêve russe : "Nous ne croyons pas Poutine (...). C'est une manipulation, une farce".
Scepticisme de la communauté internationale
Il n'y a pas qu'à Kiev qu'on doute des intentions de Vladimir Poutine qui se cachent derrière l'annonce d'un cessez-le-feu. Et la Maison Blanche a ouvertement critiqué la manœuvre jugée manipulatrice du Kremlin. Le président américain Joe Biden a estimé que son homologue cherchait "à se donner de l'air" et a sérieusement douté des motivations religieuses rappelant que le chef d'Etat était "prêt à bombarder des hôpitaux, des crèches et des églises (...) le 25 décembre et lors du Nouvel an". L'Allemagne s'est aussi montrée critique sur le cessez-le-feu de 36 heures par la voix de la ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock qui a tweeté : "Si Poutine voulait la paix, il ramènerait ses soldats à la maison et la guerre serait terminée. Mais apparemment, il veut poursuivre la guerre, après une brève interruption".
source https://www.linternaute.com/actualite/monde/2700883-fin-de-la-guerre-en-ukraine-le-cessez-le-feu-de-vladimir-poutine-ne-convainc-pas/
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