[Mise à jour le 5 janvier 2023 à 9h16] Les médecins généralistes prévoient à nouveau de descendre dans les rues partout en France, ce jeudi 5 janvier 2023. Portée par le mouvement "Médecins pour demain", initiative d'une professionnelle de santé installée dans le Rhône selon le Progrès, la grève des médecins est reconduite à minima jusqu'au 8 janvier car "le gouvernement n'a malheureusement pas daigné nous accorder de l'attention malgré cette première semaine de grève. Au contraire, nous avons même été injustement sermonnés par notre ministre", a regretté le Dr Mathieu Boulanger, médecin dans le Tarn-et-Garonne, dans les colonnes de La Dépêche du Midi. Mais alors que la troisième mobilisation nationale depuis début décembre se prépare, le ministre de la Santé François Braun a dit être ouvert aux négociations qui sont prévues ce jeudi après la manifestation des médecins en grève.
"Je suis prêt à augmenter le prix de la consultation dès lors que les besoins des Français sont remplis. C'est donnant-donnant"@FrcsBraun répond aux médecins généralistes en grève. #Les4V pic.twitter.com/qMH0nkETUY
— Telematin (@telematin) January 5, 2023
Il est "prêt à augmenter le prix de la consultation dès lors que les besoins des Français sont remplis", de son propre aveux sur le plateau des 4 Vérité de France 2, ce jeudi 5 janvier. L'homme écarte toutefois le passage du montant d'une consultation à 50€ et pose des conditions à la revalorisation exigée par les professionnels de santé appelant au "donnant-donnant" et appelle à ce chaque Français puisse avoir un médecin traitant, "que l'on puisse avoir un médecin la nuit, le week-end" et "qu'on puisse avoir un médecin dans la journée si on en a besoin". Des demandes qui semblent ajouter à la charge de travail des médecins qui se plaignent déjà d'être submergés par les patients - la faute à la triple épidémie et à un manque de professionnels de santé dans les villes -. D'ailleurs les grèves organisées par les médecins en cette période critique pour le système de santé n'est pas une décision responsable selon le gouvernement dont la cheffe, Elisabeth Borne, y est allée de son tacle au micro Franceinfo mardi 3 janvier : "Je peux entendre qu'ils peuvent rencontrer des difficultés, qu'ils peuvent souhaiter des améliorations, mais ça n'est vraiment pas responsable de faire grève, notamment dans cette période de fêtes, où ça a augmenté les tensions sur l'hôpital".
Pourquoi des médecins libéraux sont-ils en grève ?
Comme depuis le début, les membres de ce collectif réclament une hausse des tarifs des consultations, un allégement de leurs tâches administratives ou encore des mesures incitatives pour diminuer le nombre de déserts médicaux. La première revendication est celle qui cristallise le plus les tensions. Les médecins réclament un doublement du montant de la visite, passant de 25 à 50€.
Difficile de faire entendre pareille réclamation auprès de l'opinion publique dans un contexte de flambée des prix du quotidien et alors que l'accès aux soins n'est pas donné à tous. Mais pour les professionnels, il ne s'agit pas de s'enrichir. "C'est pour avoir de meilleurs conditions de travail" indiquait Morgane Migoux, médecin généraliste à Condat-sur-Vienne (Haute-Vienne), à France 3 Nouvelle-Aquitaine, mettant en avant la possibilité, ainsi, de recruter une secrétaire médicale chargée des tâches administratives, "ce qui est impossible si on est un médecin isolé, ou seulement deux dans un cabinet", selon ses dires. Même son de cloche chez son confrère du Tarn-et-Garonne : "On pourrait embaucher, acheter du matériel. Ils pourraient mieux gérer la prise de rendez-vous, faire du conseil de soin de base. Cela nous donnerait les coudées franches pour faire plus de soins."
Ce sujet, ainsi que les autres revendications, qui font l'objet de discussions actuellement entre les médecins libéraux et l'assurance maladie, des négociations en vue de la nouvelle convention entre les deux parties pour les cinq prochaines années étant en cours. Elle doit être signée d'ici mars 2023.
Combien de médecins sont en grève ?
Le mouvement " Médecins pour demain " n'est pas une organisation majoritaire au sein de ces professionnels de santé. Difficile ainsi de savoir si l'appel à la grève sera suivi tout au long de la semaine parmi les 100 000 (environ) médecins libéraux (généralistes ou spécialisés). Début décembre, l'Assurance maladie avait indiqué que 30% des généralistes s'étaient joins au mouvement. Un nombre tombé entre 5 et 10% lors de la grève entre Noël et le Jour de l'an, selon la CNAM, contre 70% pour le mouvement " Médecins pour demain ". Par ailleurs, la grève pouvant prendre plusieurs formes et n'étant pas nécessairement couplée à une fermeture du cabinet, difficile de mesurer le nombre de médecins participant à l'appel.
source https://www.linternaute.com/actualite/societe/2696231-greve-des-medecins-des-negociations-et-la-fin-des-manifestations/
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