[Mis à jour le 2 février 2022 à 21h09] "Moi, ma responsabilité, c'est de dire la vérité aux Français." Dès le début de l'émission politique de France 2, L'Événement, Élisabeth Borne a réaffirmé l'importance, à ses yeux, de faire passer la réforme des retraites. Selon elle, c'est la seule manière de préserver le système actuel : "Je leur dis que c'est indispensable de mener une réforme pour préserver notre système par répartition." Si la cheffe du gouvernement a répété qu'elle entendait "les réticences, les inquiétudes, les questions" de ses concitoyens, elle n'a pas pour autant dit qu'elle reviendrait sur tel ou tel engagement. Élisabeth Borne, bien au contraire, a insisté, une nouvelle fois, en affirmant que cette réforme est "indispensable". C'est pourquoi elle a demandé aux Français d'en avoir bien conscience : "Une réforme des retraites, c'est un effort collectif et ça touche chacun."
Elisabeth Borne avance contre le vent avec sa réforme des retraites. Si le gouvernement était d'abord confiant sur sa stratégie, assuré du soutien de toute la branche des Républicains à l'Assemblée nationale et misant sur l'effritement des forces syndicales, la gronde suscitée par la réforme des retraites a rebattu les cartes. Plus unie que jamais, les huit fédérations syndicales françaises organisent un front commun avec l'approbation de la majorité des Français qui refusent d'allonger de deux ans ou plus la durée du travail. Et cette mobilisation a refroidi plus d'un élu à droite, et même au sein de la majorité. Pourtant, Elisabeth Borne ne peut et surtout ne veut plus reculer sur le texte après avoir annoncé comme "non-négociable" le report de l'âge légal du départ à la retraite.
Réforme des retraites : Elisabeth Borne VS les syndicats
Plutôt discrète depuis la présentation de la réforme, exception faite de quelques sorties, Elisabeth Borne se rend sur le front. La Première ministre doit répondre aux questions de Caroline Roux et Nathalie Saint-Cricq pour éclairer les Français sur l'avenir des retraites, mais l'exercice ne consiste pas à l'exposition de son argumentaire, il faut aussi répondre aux critiques des syndicats, également invités. Et ces réponses se doivent d'être solides car suivies de débats entre les différentes forces politiques et syndicales mêlées à la réforme des retraites.
Après l'entretien d'Elisabeth Borne, la voix de gouvernement sera portée par Gabriel Attal, ministre des Comptes publics qui fera face à Clémentine Autain pour la Nupes, Jordan Bardella pour le Rassemblement national et Eric Ciotti pour Les Républicains. Certains syndicalistes seront aussi de la partie comme Laurent Berger, patron de la CFDT.
Pas d'inflexion d'Elisabeth Borne sur la réforme des retraites
La Première ministre veut tenir ses positions sur les retraites, mais les mouvements sociaux à répétition affaiblissent ses appuis petit à petit. Au point où une réunion d'urgence s'est tenue le 1er février entre elle, le président des Républicains Eric Ciotti et le patron du groupe des députés de la droite Olivier Marleix pour resserrer les rangs. Le vote LR à l'Assemblée nationale est indispensable pour espérer voir le texte adopté. Problème : plusieurs élus ne sont plus aussi enclins à voter la réforme, pas sans des améliorations voulues par le parti - qui a des exigences sur l'emploi des seniors ou les carrières longues - ou revendiquées par les manifestants.
Des petits pas de côté que le gouvernement a dit être prêt à faire tant que la substance du projet - comprendre allonger la durée du travail de 62 à 64 ans - reste inchangée. Mais la majorité a déjà montré qu'elle avait du mal à réajuster les déséquilibres concernant les femmes ou les jeunes en renvoyant au débat parlementaire pour les premières modifications. Pourtant, il faut s'attendre à des échanges stériles, des attaques non constructives seulement ponctués, parfois, de petites avancées pendant l'examen de la réforme dans l'hémicycle.
Elisabeth Borne change de ton sur les retraites
Face aux critiques répétées, le gouvernement a changé de paradigme et ne présente plus la réforme des retraites comme "juste" et signe d'amélioration sociale, mais comme un projet "nécessaire" qui demande des efforts. Mais là encore l'urgence de réformer le système des retraites n'est pas justifiée pour tout le monde. L'opposition s'est même targuée des propos de Pierre-Louis Bras, président du Conseil d'orientation des retraites (COR) qui dans le rapport de 2022 écrit que "les dépenses de retraites sont relativement maîtrisées". Le fait est que si les projections sont moins alarmistes que le discours de l'exécutif, tous les camps peuvent trouver de l'eau pour alimenter leur moulin dans les différents scénarios avancés comme l'a fait remarquer Pascal Perri, spécialiste économique de TF1/LCI.
Cette notion d'efforts nécessaires est reprise et déclinée par des poids plus politiques et moins technocratiques du gouvernement. Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur a par exemple opposé la "valeur travail" aux "gauchistes bobos paresseux" dans les colonnes du Parisien, tandis que le ministre Gabriel Attal a fermé la porte à l'augmentation de certains impôts pour payer les retraites.
source https://www.linternaute.com/actualite/politique/2737751-elisabeth-borne-la-premiere-ministre-ne-fait-pas-de-concessions-sur-la-reforme-des-retraites/
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