Tariq Ramadan accusé de viol : de la prison ferme prononcée ?

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Tariq Ramadan va bientôt être fixé sur son sort. Après une semaine d'attente depuis le dernier jour de son procès pour viol à Genève, l'islamologue connaîtra, ce mercredi 24 mai 2023, la décision prise par le tribunal. A 60 ans, cette figure très controversée de l'islam en Europe pourrait partir en prison. Si elle venait à suivre les réquisitions du procureur, la juridiction de la deuxième plus grosse ville de Suisse condamnerait le sexagénaire à trois de prison, dont 18 mois ferme. Dans ce cas de figure, Tariq Ramadan serait contraint d'aller derrière les barreaux : en Suisse, l'aménagement des peines avec un bracelet électronique n'est possible que pour des condamnation d'un an ferme au maximum.

Pour le procureur, le viol et la contrainte sexuelle sont avérés au regard de "la crédibilité, la constance et la cohérence" des propos de la plaignante, lesquels permettent, selon lui, de déterminer que Tariq Ramadan "s'en est pris avec violence à l'intégrité de sa victime, a agi pour assouvir son plaisir sexuel, à l'égard d'une femme traitée comme un objet, et n'a jamais manifesté la moindre prise de conscience de sa faute, rejetant au contraire toute culpabilité."

Une ligne contestée avec véhémence par la défense de Tariq Ramadan. Son avocat a appelé à la prudence face à la "sacralisation de la parole des victimes", dénoncé les "contradictions" et "approximations" du récit de la plaignante, affirmant que la femme qui accuse son client s'est liée avec d'autres femmes accusant le mis en cause en France pour des faits similaires. L'acquittement a été demandé par la défense. Le couperet devrait tomber vers 11 heures.

Comprendre l'accusation de viol contre Tariq Ramadan en suisse

L'islamologue Tariq Ramadan, dont le procès s'est ouvert lundi 15 mai, est accusé par une femme d'un viol, qui aurait été commis il y a quinze ans dans un hôtel à Genève. L'homme est donc jugé dans cette ville. Au premier jour du procès, il s'est exprimé et a tenté de discréditer la plaignante, une Suissesse qui se fait appeler Brigitte (il s'agit d'un nom d'emprunt) et qui porte une perruque pour dissimuler son identité. Le prédicateur musulman est mis en examen dans d'autres affaires similaires en France. Dans ces dossiers, il a d'ailleurs effectué de la prison en préventive.

Le procès de Tariq Ramadan, qui vient de s'ouvrir, réserve des surprises puisque Dieudonné a été appelé à témoigner au tribunal par la défense du prédicateur. Dieudonné sera entendu comme témoin, mardi 16 mai. Deux semaines plus tôt, un courrier anonyme est arrivé au tribunal de Genève. L'expéditeur affirme que Brigitte lui a raconté sa nuit en détail, en présence de Dieudonné, rapporte Le Point. Durant cet échange, la plaignante n'aurait pas décrit de viol, mais plutôt un "coup d'un soir", selon Me Guerric Canonica, avocat de Tariq Ramadan.

"Elle me disait que j'étais sexy et qu'elle m'aimait"

Accusé de vouloir "jouer la montre" (les faits seront prescrits en octobre 2023), le théologien a assuré vouloir être acquitté dès la date attendue du verdict, le 24 mai. "Je suis là pour répondre parce que je veux que justice soit faite", a-t-il lancé en préambule. Car à ses yeux, "l'objectif premier de la plaignante, c'était ma chute morale." Une introduction à la suite de laquelle le Suisse de 60 ans a déroulé son récit. Avec une ligne de conduite : pour lui, "il n'y a pas eu de relation sexuelle."

Le mis en cause a, tout au long de l'audience, rejeté en bloc les accusations qui pèsent à son encontre, en portant à son tour envers la victime présumée. "C'est elle qui me surveillait sur les réseaux sociaux. Elle m'a envoyé 40 messages avant de me voir le soir des faits. Elle me disait que j'étais sexy et qu'elle m'aimait. C'est elle qui m'a proposé de boire un café", liste-t-il, tandis que l'origine de l'affaire reposerait sur une proposition de café formulée par Tariq Ramadan à cette femme. C'était le 28 octobre 2008. Au départ, la plaignante et le mis en cause s'étaient rencontrés lors d'une séance de dédicaces, avant de se revoir à l'occasion d'une conférence. C'est ainsi que le contact s'est noué entre les deux.

"Je l'ai rejetée"

Une troisième rencontre a donc lieu dans un café de Genève. La discussion s'éternise jusque dans la soirée, au point que les deux sont éconduits des lieux par le réceptionniste. C'est là que les versions diffèrent. L'échange se serait poursuivi dans la chambre d'hôtel où réside Tariq Ramadan, près du café. Son accusatrice affirme avoir alors été violée, quand lui nie tout en bloc : "s'il y avait eu une baston dans cette chambre, ça aurait été entendu." Et d'ajouter : "Si j'avais eu une relation sexuelle avec la plaignante suisse, avec ce qui se sait aujourd'hui de mes pratiques, pourquoi je le nierai ?"

Au fil de ses réponses, Tariq Ramadan a affirmé avoir été "piégé", disant que le récit de la Suissesse collait aux récits de ses autres accusatrices en France. "Ce qui a fait que j'ai accepté de la rencontrer, c'est qu'elle est séductrice, intelligente. […] C'est une femme qui écrit à un homme : 'je t'aime, tu me plais'", a-t-il expliqué, présentant l'accusatrice comme "une femme éprise, qui va se sentir rejetée." Lui, en tout cas, l'affirme : "je l'ai rejetée."

Un discours qui n'a pas convaincu le procureur. "On n'est pas harcelé par vingt messages Facebook. Il pouvait les ignorer" et ajoute que "c'est Tariq Ramadan qui pose la question : 'Qu'est-ce que tu aimerais ?', qui demande : 'Est-ce que je te manque ?'. Le non-dit est clair. Il sait à partir de là qu'une relation sexuelle est envisageable." 



source https://www.linternaute.com/actualite/biographie/1414890-tariq-ramadan-accuse-de-viol-de-la-prison-ferme-prononcee/
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