Grève 23 mars : quelles sont les perturbations prévues ?

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[Mis à jour le 19 mars à 23h25] "Rien n'entame la détermination des travailleurs, privés d'emploi, jeunes et retraités à rejeter [...] la réforme des retraites que tout le monde, sans exception, juge injustifiée, injuste et brutale." Tels sont les mots de la CGT ce lundi 20 mars 2023. Le syndicat a vivement réagi au rejet des motions de censure survenu en début de soirée à l'Assemblée nationale. Rejet qui a entraîné, dans la foulée, de nombreux rassemblements spontanés un peu partout en France. Pour le syndicat, il faut désormais "amplifier les mobilisations" et "participer massivement aux grèves reconductibles et aux manifestations". De son côté, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon a estimé que "le moment est venu de passer à la censure populaire". Cette censure populaire doit s'exprimer "massivement, en tout lieu", a-t-il déclaré, pointant du doigt l'objectif de faire retirer ce texte. "Il faut que le peuple s'en mêle et c'est ce qu'il va faire", a assuré Jean-Luc Mélenchon.

La CGT et l'Insoumis étaient loin d'être les seuls, lundi soir, à appeler à manifester. De quoi laisser présager une forte mobilisation pour la neuvième journée de grève nationale et interprofessionnelle organisée jeudi 23 mars par l'intersyndicale ? Si la CGT-Cheminots, l'Unsa-Ferroviaire, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots ont invité les salariés du rail à "multiplier les actions et initiatives unitaires [...] dans tous les territoires" après le déclenchement du 49.3, considéré comme "un énième bras d'honneur au mouvement social", difficile pour autant de savoir quels secteurs exactement vont se mobiliser le 23 mars. Invité de BFM TV, Philippe Martinez a indiqué qu'il souhaitait que le plus grand nombre rejoigne le mouvement. En outre, le secrétaire général de la CGT s'est félicité du nombre de manifestants dans la rue : "On a, avec l'intersyndicale trouvé une formule symbolique, c'était 'la France à l'arrêt'. Il n'y a jamais eu autant de manifestants je crois, il y a eu beaucoup de grèves et, nous, syndicats, on est lucides sur ce que vivent les citoyens de ce pays." En signe d'apaisement, Philippe Martinez a promis : "Pourquoi ne dit-on au gouvernement : 'Arrêtez, retirez votre projet' ? Je vous assure qu'il n'y aura plus de perturbations, ni dans les transports, ni dans le pétrole, ni pour le bac. Il ne faut pas se tromper de responsables, la responsabilité c'est le président et le gouvernement."

Un durcissement de la mobilisation

Dans un communiqué daté du jeudi 16 mars, l'intersyndicale a encouragé "des rassemblements locaux de proximité ce week-end". Les syndicats ont dénoncé un passage en force, et un "véritable déni de démocratie", avant de pointer du doigt la responsabilité de l'exécutif "dans la crise sociale et politique qui découle de cette décision". "Forte du soutien de la grande majorité de la population, mobilisée depuis des semaines, l'intersyndicale continue à exiger le retrait de cette réforme en toute indépendance dans des actions calmes et déterminées ", a ajouté le communiqué commun.

Dans un communiqué distinct, le syndicat étudiant L'Alternative a appelé les étudiants à tenir des assemblées générales dès ce vendredi "pour bloquer leurs lieux d'études" et "à se rapprocher des secteurs en grève, à repérer et bloquer les axes routiers, les gares, les ports et aéroports à proximité pour soutenir les travailleurs". La dernière journée de mobilisation qui s'est tenue mercredi 15 mars, a réuni plus d'1,7 million de manifestants selon la CGT (contre un record à 3,5 millions le 7 mars selon les syndicats) et 480 000 manifestants selon le ministère de l'Intérieur (contre un record à 1,28 million le 7 mars, toujours selon l'Intérieur). 

Des grèves amenées à durer ?

En parallèle de l'annonce d'une nouvelle grève interprofessionnelle, d'autres mouvements sociaux sont susceptibles de durer plusieurs jours voir plusieurs semaines. La filière "traitement des déchets" de la CGT, qui comprend notamment les éboueurs, les usines d'incinération des déchets ou encore l'assainissement, a décidé de reconduire sa grève "au moins jusqu'au lundi 20 mars". Les transports ont adopté la grève reconductible avec des perturbations quotidiennes depuis le 7 mars. Les syndicats de la RATP ne se sont pas prononcées sur la poursuite des mobilisations, mais ils doivent statuer dans les prochains jours.

Autre secteur où les syndicats appellent à prolonger et durcir les grèves : les raffineries. Celle de TotalEnergies en Normandie sera à l'arrêt ce week-end, a annoncé la CGT. La raffinerie représente 22 % des capacités de raffinage en France selon l'UFIP (Union française des Industries pétrolières) et alimente en carburants notamment le bassin parisien. Interrogé sur France Bleu, Johan Senay, secrétaire adjoint de la CGT chez TotalEnergies et de l'union locale CGT Harfleur, a estimé que le mouvement "va vraiment se durcir. Là, ça va être des mouvements de grève durs. Toutes les unités vont être arrêtés, et il y aura donc l'arrêt total de la plus grande raffinerie de France." Avec un risque de pénurie dans les stations-services ? "Je ne peux pas dire combien de temps ça va durer", a-t-il répondu. 



source https://www.linternaute.com/actualite/societe/2814021-greve-23-mars-a-quelles-perturbations-s-attendre/
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