Les effets du réchauffement climatique se constatent partout, mais en France et en Europe plus qu'ailleurs. Alors que la planète a gagné en moyenne 1,2°C depuis le 19ème siècle, les températures de l'Hexagone ont grimpé de 1,8°C.
Et le phénomène risque de se confirmer à en croire le Conseil national de la transition écologique (CNTE). "Nous sommes sur une trajectoire vers les 3°C au niveau mondial et donc pour la France métropolitaine ça veut dire +4°C", a précisé auprès de l'AFP le sénateur écologiste et vice-président de la CNTE, Ronan Dantec, le 4 mai 2023.
Un chiffre déjà avancé par une étude publiée en octobre 2022 dans la revue scientifique Earth System Dynamics. Aurélien Ribes, climatologue au Centre national de recherches météorologique (CNRM) et co-auteur de l'étude, estime qu'en France les températures pourraient augmenter de 3,8°C en 2100, soit environ 20% de plus que la moyenne planétaire.
Selon les hypothèses les plus probables, le pays pourrait gagner entre 2,3°C et 5,6°C en fonction du niveau, faible ou fort, des émissions de GES. Des résultats obtenus en transposant la méthode de calculs utilisée par le GIEC pour dresser des estimations planétaires à l'échelle de la France. A noter qu'il s'agit de la méthode employée par le sixième rapport du GIEC, le premier à mêler simulations et observations.
Un réchauffement climatique presque 100% anthropique
Une telle augmentation des températures présumée et supérieure à la moyenne mondiale est d'autant plus inquiétante qu'elle est presque entièrement due aux activités humaines. Les GES participent activement à la hausse des températures, mais cette dernière est aussi liée à la diminution des aérosols anthropiques.
Ces particules fines émises par les activités industrielles et les transports ont pendant des décennies "masqué les effets de l'augmentation des GES" et "limité l'augmentation de la température comme un effet parasol", aujourd'hui moins présentes elles ne camoufle plus la hausse du mercure, a expliqué Saïd Qasmi, chercheur climatologue au sein du CNRM, auprès de RTL. D'autres facteurs sont aussi à l'origine du phénomène, notamment la température anormalement chaude de l'océan Atlantique qui réchauffe l'atmosphère au-dessus de l'Europe.
Déjà condamnée pour "inaction climatique", la France a été rappelée à l'ordre le mercredi 10 mai par le Conseil d'Etat. L'instance a exigé du gouvernement qu'il prenne "toutes [les] mesures supplémentaires utiles" pour atteindre les objectifs de la politique climatique nationale et européenne, notamment ceux concernant la baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES).
La France s'est engagée à réduire de 40% la part des émissions de GES par rapport aux niveaux de 1990 d'ici à 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050. Mais les résultats sont encore loin des attentes puisque sur l'année 2022 les émissions de GES n'ont baissé que de 2,5%, selon les chiffres provisoires du Haut Conseil pour le climat, publiés en avril 2023.
source https://www.linternaute.com/actualite/magazine/2985927-.../
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